Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/312

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— Est-ce possible ?

— Ah ! oui ; je le vois depuis longtemps. Et j’aurais tant voulu vous apporter quelque consolation, — si c’eût été possible. Moi aussi, j’ai bien souffert.

— Je le crois.

— Ma peine n’a pas été moins grande, parce qu’il n’avait jamais été bon pour moi. Madame Cox porta son mouchoir à ses yeux, et replaça ensuite sa main sur le bras de George.

— Mais parlez-moi d’elle, — de la vôtre. Elle n’est plus vôtre, maintenant, n’est-ce pas ?

— Non, Annie ; plus maintenant.

— Est-elle ? … Elle hésitait à demander si la personne était morte, ou mariée à un autre. Il pouvait se faire, après tout, que ce ne fût qu’une querelle d’amoureux.

— Je l’ai repoussée, — et maintenant elle est la femme d’un autre.

— Repoussée ! hélas, hélas ! dit madame Cox avec l’accent de la plus tendre sympathie. Somme toute, cependant, elle était satisfaite du résultat de son enquête.

— Je ne sais pourquoi j’ai été vous conter tout cela, dit Bertram.

— J’en suis si contente ! répondit-elle.

— Maintenant que je vous l’ai dit…

— Eh bien ?

— …Puis-je vous appeler Annie ?

— Vous l’avez déjà fait deux ou trois fois.

— Mais le permettez-vous ?

— Si vous le voulez, je le permets. Bien que ces