Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/342

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puler avec lui les conditions des sacrifices pécuniaires, moyennant lesquels il pourrait assurer le repos de sa petite-fille : si le marché devait être fait, il fallait négocier sur l’heure.

On trouvera peut-être qu’il eût été plus habile à sir Henry de demeurer en repos, et qu’il eût eu plus de chances d’être nommé dans le testament de M. Bertram, s’il ne se fût pas rendu désagréable au dernier moment. La chose est fort probable ; mais les hommes affolés par les inquiétudes savent mal calculer leurs chances. Ils sont trop agités, trop excités, pour jouer sagement et prudemment. Sir Henry était maintenant accablé de soucis ; il était fort endetté, et de tous côtés on lui réclamait de l’argent. Il avait conduit sa barque politique au milieu de grands dangers où elle avait failli périr ; en outre, on savait généralement que sa femme l’avait quitté. Le monde n’avait plus de sourires pour lui. Ses grandes espérances, — ses espérances, jadis si vivaces, — gisaient maintenant dans les coffres-forts de Hadley ; et il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il n’ait pas pris le plus sûr moyen d’atteindre à ces trésors si ardemment convoités.

Le lendemain matin, George, reçut la lettre de mademoiselle Baker, et bientôt après il partit pour Hadley. Il ne pouvait s’empêcher de se rappeler que lady Harcourt s’y trouvait ; qu’elle serait naturellement auprès de son grand-père, et qu’il était presque impossible qu’il ne la rencontrât pas. Comment allaient-ils se retrouver ? La dernière fois qu’ils avaient été ensemble, il l’avait serrée sur son cœur, il l’avait bai-