Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/370

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— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! Et vous aurez toujours sa mère avec vous…

— Dans ce cas-là, nous ne serions pas si gênés. Mais je ne crois pas que ce soit l’idée d’Arthur.

Ce fut là à peu près tout ce que se dirent la tante et la nièce à ce sujet. Dès qu’Adela se trouva seule dans sa chambre, elle écrivit la réponse que voici :


Littlebath, mardi soir.
« Cher Arthur,

« J’ai reçu votre lettre ce matin, mais comme vous avez eu la bonté de me donner tout un jour pour y répondre, j’ai attendu d’être seule pour vous écrire. Ma réponse est bien simple : je prise votre amour plus que tout au monde, et mon cœur tout entier vous appartient. J’espère pour vous que les ennuis dont vous me parlez ne seront pas trop grands et trop nombreux. Quels qu’ils soient, je veux les partager ; si cela m’est possible, je les allégerai.

« J’espère que vous ne trouverez pas que je manque aux convenances de mon sexe si je vous dis que j’ai lu votre chère lettre avec la plus grande joie. Pourquoi ne le dirais-je pas ? nous nous connaissons depuis si longtemps qu’il semble tout naturel que je vous aime. Et je vous aime tendrement, croyez-le, cher Arthur. C’est en remerciant Dieu de ses bontés, du fond de mon cœur, que je mettrai ma main dans la vôtre avec une complète confiance, ne craignant plus rien désormais sur cette terre.