Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, mylord, répondit madame Wilkinson. Elle était si troublée, qu’elle ne savait plus ce qu’elle disait. — Si ce n’est pourtant, mylord, que jamais nous n’avons dépensé au delà de nos moyens. Nous avons eu sept enfants, et nous les avons tous très-bien élevés. Notre fils unique a été envoyé à l’Université, et je ne crois pas qu’il y ait eu imprudence, — pas la moindre, mylord, car nous avions même trouvé moyen de faire quelques petites économies, et l’assurance a toujours été régulièrement payée et…

Pendant que madame Wilkinson se laissait aller à défendre sa conduite domestique, le marquis la regardait avec des yeux terribles. Le ménage du feu ministre de Hurst-Staple avait été, en somme, très-bien ordonné, et il était tout naturel que madame Wilkinson cherchât à détruire les idées erronées de son patron ; mais, plus elle parlait, plus elle s’éloignait du but qu’elle avait en vue.

— Mais pourquoi, diable, êtes-vous venue me trouver ? dit lord Stapledean.

— Je vais vous le dire, mylord, si vous voulez seulement me prêter cinq minutes d’attention. Vous vous rappelez la mort de ce pauvre Wilkinson ?

— Je ne me la rappelle pas du tout.

— Vous eûtes la bonté d’envoyer chercher Arthur…

— Arthur ?

— Oui, mylord.

— Arthur ! qui est-ce ?

— Mon enfant, mylord. Vous ne vous rappelez donc