Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/387

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— Il veut se marier, mylord, continua madame Wilkinson, qui commençait à pleurnicher, et il va nous mettre toutes à la porte, à moins que vous n’interveniez. Il veut que j’aille vivre à Littlebath, et pourtant je suis sûre que vous entendiez me donner la maison lorsque vous m’avez alloué les revenus.

— Et vous êtes venue me trouver ici à Bowes, parce que votre fils veut jouir de son propre revenu ?

— Non, mylord, mon fils n’a pas l’intention de me reprendre le revenu. Il sait qu’il ne peut pas faire cela, parce que vous me l’avez alloué ; et, pour lui rendre justice, je ne crois pas qu’il le ferait, même s’il le pouvait. C’est un bon garçon, mylord, il se trompe dans cette affaire, voilà tout !

— Ah ! je comprends ; il veut vivre dans sa propre maison. C’est cela, n’est-ce pas ?

— Mais ce n’est pas sa maison, vous savez. Depuis la mort de son père, ç’a toujours été ma maison. Si mylord veut bien se rappeler que…

— Écoutez, madame Wilkinson, voulez-vous savoir mon idée ? C’est que votre fils a grand tort de vous laisser voyager comme cela toute seule…

— Comment, mylord ?

— Et, si vous m’en croyez, vous retournerez chez vous aussi vite que possible, et vous irez vivre où il vous dira…

— Mais, mylord…

— En tout cas, je vous prie de ne plus m’ennuyer de cette affaire. Lorsque j’étais jeune homme, votre mari fut mon précepteur pendant quelques mois ; j’ai am-