Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/420

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ment, était parti. Le temps marchait lentement. On apporta du vin de Xérès et des biscuits. M. Pritchett aimait assez son verre de Xérès, bien que cela n’eût d’autre effet sur lui que de renforcer sa mélancolie. Pourtant, à l’aide de cette occupation, entremêlée de bribes de moralités banales, le temps se passa, et la vieille pendule marqua enfin deux heures.

Les trois messieurs qu’on attendait ainsi étaient venus par le même train, et arrivèrent dans une même voiture. M. Stickatit junior la paya, — ce qui était raisonnable, car il pouvait faire figurer ce déboursé dans son mémoire, au lieu que cela aurait été impossible à sir Lionel. Quant à sir Henry Harcourt, il était trop préoccupé pour songer à de pareilles choses.

— Eh bien ! George, dit sir Lionel, tout est donc fini, enfin ! Mon pauvre frère ! J’aurais voulu être ici pour l’enterrement, mais c’était impossible. Ces dames ne sont pas ici ? ajouta-t-il à voix basse. Il n’osait pas parler tout haut de lady Harcourt, et il ne se souciait, pas beaucoup, pour le moment, de voir mademoiselle Baker.

— Elles ne sont pas ici aujourd’hui, dit George en serrant la main de son père. Il ne crut pas devoir ajouter qu’elles s’étaient réfugiées chez la bonne madame Jones, dont la maison était à deux pas.

— Je serais arrivé à temps pour la cérémonie, dit M. Stickatit, si depuis la mort de M. Bertram jusqu’à cet instant je n’avais eu à courir pour ses affaires. Voici le document, messieurs. Et il posa le testament sur la table. — Nous avons fait la déclaration légale.