Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/454

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line Waddington de devenir sa femme. Mais nulle douce et charmante parole d’amour ne fut prononcée à cette occasion. Ils n’échangèrent aucun de ces vœux ardents et joyeux qu’un romancier peut répéter avec l’espoir d’éveiller la sympathie de ses lectrices. Ce fut une chose assez triste, en somme, que cette offre de mariage, faite d’un ton si calme par George, et le consentement muet et mélancolique de Caroline, et enfin cette cérémonie dans l’église de Hadiey, à laquelle assistèrent seulement Adela, Arthur et mademoiselle Baker.

Ce fut Adela qui arrangea l’affaire, et le résultat a prouvé qu’elle a eu raison. George et Caroline vivent aujourd’hui ensemble, très-paisiblement et modestement. Ils n’ont pas toutes les joies d’Adela. Aucun enfant ne repose dans les bras de Caroline, aucun garçon joyeux et turbulent ne grimpe sur les genoux de George. Leur maison est sans enfants, et elle est bien, bien tranquille ; pourtant ils ne sont point malheureux.

Le lecteur se souvient-il du plan de vie que s’était tracé Caroline Waddington dans toute l’audace de son jeûne cœur ? Se rappelle-t-il les aspirations de George Bertram, lorsqu’assis sur la montagne des Oliviers, il regardait de l’autre côté du vallon les pierres du temple de Jérusalem ?


fin du second et dernier volume.