Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/50

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savoir heureux. Je vous prie aussi de me pardonner tout le mal que j’ai pu vous faire.

« Il se peut qu’un jour nous nous rencontrions à Londres, en amis ; je l’espère. C’est une consolation pour moi de savoir que sir Henry Harcourt est au courant de tout ce qui s’est passé entre nous.

« Croyez-moi,
« Votre très-dévouée,
« Caroline Waddington. »


La lettre d’Harcourt était écrite d’un style plus rapide et d’une écriture plus courante. Les solliciteurs généraux n’ont pas le temps de rester à choisir leurs mots. Mais, bien que le style fût libre et familier, cette liberté et cette familiarité parurent à Bertram un peu affectées.


« Mon cher Bertram,

« J’espère de tout mon cœur que l’a nouvelle que j’ai à vous annoncer ne troublera pas notre amitié. Cela ne devrait pas être, car je ne vous fais aucun tort. Caroline Waddington et moi nous avons résolu de nous embarquer, nous et notre fortune, dans le même bateau. Nous prendrons la mer avec plus de confiance, si vous voulez bien nous dire : Que Dieu guide la barque !

« Caroline m’a raconté, cela va sans dire, tout ce qui s’est passé entre vous ; du reste, vous me l’aviez déjà appris. Selon moi, elle a parfaitement agi. Vous savez que je l’ai toujours beaucoup admirée, mais, si ce n’est dans ces derniers temps, il ne me semblait pas