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Page:Troubat - Charles Baudelaire, 1903.djvu/6

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Charles Baudelaire




Discours prononcé par M. Jules Troubat,
le 26 octobre 1902, au cimetière Montparnasse,
pour l’inauguration du monument funéraire de
Charles Baudelaire




Mesdames, Messieurs,

Si, pour être à l’honneur, il faut avoir été à la peine, celle que j’aurai eue, pour mériter l’honneur de célébrer aujourd’hui devant vous la mémoire de Baudelaire, aura consisté à l’avoir connu (ce qui commence à devenir un peu rare) et à vivre encore plus de trente-cinq ans après sa mort. Les poètes ne devraient être loués que par leurs pairs, et c’est ce que nous espérions de notre cher et sympathique président, Jean Aicard, sous l’égide de qui s’était placé le Comité Baudelaire pour parler dignement de celui auquel nous avons élevé ce monument commémoratif. Nous comptions sur la voix chaude et bien timbrée du poète, qui fait passer tant d’éloquence dans ses vers et met tant de musique dans sa prose parlée ou écrite, pour donner le ton et le diapason à cette cérémonie funèbre. Mais le poète provençal est retenu dans son Midi, dans sa chère Provence, par des raisons que nous regrettons d’autant