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SAINTE-BEUVE

l’étonner ni l’intimider. mais il s’inquiétait, dès 1850, de l’éducation du dauphin, en littérateur qui n’est ni formaliste ni doctrinaire.

Dans sa Causerie du 21 janvier 1850 sur les Lectures publiques du soir, à laquelle nous ramenait tout à l’heure l’article du Messager de l’Assemblée, il donne des conseils pratiques d’ordonnance et de sagesse démocratiques. Il adhère à ce mode d’enseignement populaire, mais il demande qu’on en élargisse le cadre : « Une telle institution bien comprise, dit-il, est plus qu’aucune autre selon l’esprit de la société actuelle, aux yeux de quiconque accepte franchement celle-ci et la veut dans sa marche modérée et régulière ; » mais il propose que » comme auxiliaire et complément indispensable de ces lectures publiques », proprement dites. « pour qu’elles atteignent tout leur résultat et produisent tout leur fruit, » on leur adjoigne au moins un Cours d’histoire générale et nationale :

« Dans un tel Cours, dit-il, l’histoire universelle, comme on peut penser, serait traitée d’une façon très sommaire, très rapide : l’histoire de France seule devrait être développée. J’en demande bien pardon, je désire ici tout simplement qu’on fasse désormais pour tout le monde ce que Bossuet, en son temps, faisait pour M. le Dauphin dans cet admirable Discours qui, par malheur, s’arrête à Charlemagne, là où le développement moderne allait commencer. M. le