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LE CONTEUR BRETON

la mer ; elle les y a jetées, et ne sait où. — Va toujours, Jean, tu n’es pas prêt de te reposer. Je t’avais dit que tu te repentirais d’avoir emporté cette méchante perruque. Tu ne m’as pas écouté, et maintenant tu vois ce qui arrive. Demain, dit le cheval, nous nous remettrons en route pour voir si nous pourrons trouver ces clefs.

Le lendemain les voilà sur la mer verte, et le cheval dit à Jean : — Ecoute-moi, fais charger tes canons et fais feu des deux bords et sans relâche, jusqu’à ce que vienne le roi des poissons pour te demander ce que tu veux. — Jean alors fait tirer ses canons, si bien que la terre tremblait , de même que la mer, les poissons et tout le reste. Le roi des poissons vient le trouver et lui dit : — Eh bien, Jean, quel mal t’avons-nous fait, dis, pour venir tirer sur nous, comme tu fais ? — Vous ne m’avez fait aucun mal, dit Jean, et si je tire ainsi, c’est parce que j’avais envie de vous voir et d’apprendre de vous quelque chose au sujet de clefs d’or qui sont perdues dans la mer. Ne les avez-vous pas trouvées ? — Ma foi, Jean, je ne saurais rien te dire à cet égard ; il y a bien des choses qui se perdent chaque jour dans la mer, et il y aurait de la besogne à les chercher, s’il fallait les trouver. Pourtant je vais voir si on ne pourra pas trouver les clefs que tu demandes ; il faut pour cela que tu puisses me dire où elles sont tombées dans la mer. — Comment le dirais-je, dit Jean, je ne le sais pas moi-même.

La fille du roi Fortunatus avait ces clefs en ve-