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LE CONTEUR BRETON

tus, je te récompenserai pour tout ce que tu as fait pour moi. Dans ce moment, la princesse me donne trop de préoccupations pour que je puisse faire autre chose. Attends donc, Jean, ta peine ne sera pas perdue. — Et le roi de prendre les clefs d’or, et Jean de s’en aller.

Le roi alla aussitôt porter les clefs d’or à la princesse. — Cette fois, dit-il, vous m’appartenez, car je ne crois pas que vous puissiez plus longtemps vous excuser d’être mon épouse. — Non, dit-elle, je n’ai plus qu’une seule chose à obtenir de vous, avant de me marier, et je crois que je l’obtiendrai, puisque j’ai obtenu les autres choses. Ce que j’ai à vous demander, c’est que Jean soit brûlé vif sur la place publique de la ville.

— Quoi, dit le roi de Bretagne ! Comment voulez-vous que je fasse brûler un jeune homme qui m’a fait tant de bien ; moi qui viens de lui dire qu’il serait récompensé plus tard pour tout ce qu’il a fait. — Tant pis, dit la princesse, si vous avez le désir de me posséder, il faut que cela soit exécuté. — C’est bien ! puisqu’il le faut, on le fera, car ce n’est pas un homme qui m’empêchera de vous avoir (pour épouse).

Voilà une triste aventure pour Jean cette fois-ci ! Le roi lui fait dire de venir le trouver. Quand il apprend que le roi le fait appeler, Jean, tout fier, pense, sur son dire, que c’est cette fois pour avoir sa récompense. Pauvre petit Jean ! tu déchanteras tout-à-l’heure quand tu apprendras ce qu’il y a de nouveau.

La tête haute, il alla trouver le roi ; il revint