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LE CONTEUR BRETON

resta en ce lieu, attendit huit jours, eut son coq d’or et sa poule d’argent, et retourna aussitôt au logis pour les apporter à ses deux filles.

Celles-ci furent ravies, comme vous pouvez penser, et le père fut plus ravi encore. Et pourtant il était bien loin d’avoir terminé ses voyages, car il avait encore à trouver, pour la plus jeune de ses filles, une feuille du laurier qui chante. Il part du logis, et après avoir voyagé longtemps, après avoir été même dans les pays les plus arides où, pour se nourrir, il ne trouvait que de l’eau amère et quelques fruits sauvages en petite quantité, il aperçut une grande forêt devant lui. Il y pénétra, et après avoir tournaillé de droite et de gauche, il vit en face de lui une hutte faite de branches et couverte de feuilles.

Je ne saurais vous dire ici depuis combien de temps ce gentilhomme n’avait vu figure humaine ; aussi vous pouvez croire qu’il fut heureux et joyeux quand il aperçut la hutte ; il espérait y trouver quelqu’un qui peut-être lui indiquerait le bon chemin pour aller à la recherche du laurier qui chante. Il n’était pas dans l’erreur en croyant cela, car il trouva dans cette hutte, un homme âgé, très-âgé, dont les cheveux et la barbe étaient excessivement blancs comme une poignée de lin, et si longs qu’ils touchaient la terre de tous côtés.

— Mon brave homme, dit le gentilhomme, auriez-vous la bonté de me donner quelques renseignements au sujet de ce que je cherche par ici ?