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LE CONTEUR BRETON

— Oui bien, dit le vieillard, dites-moi alors ce que vous cherchez ? Je sais bien que vous êtes depuis longtemps en voyage, à la recherche d’une feuille du laurier qui chante (que vous destinez) à la plus jeune de vos filles, qui est aussi la plus sage. — Quoi, dit le gentilhomme, vous connaissez donc aussi mes filles ? — Il y a longtemps que je connais vos filles, de même qu’une foule de choses que je n’ai pas besoin de vous détailler ; j’aurais trop à faire. Vous n’êtes pas loin du laurier que vous cherchez, car vous n’avez pas à faire trente pas pour le trouver. Allez donc par le sentier qui est là à droite. Ensuite vous monterez par les escaliers que vous apercevrez et à environ quinze pieds plus haut vous verrez une maison dont la porte est ouverte. Vous y entrerez ; ensuite, vous monterez les escaliers jusques en haut, et là vous verrez une chambre qui est la chose la plus curieuse que l’œil puisse voir et l’esprit concevoir. Mais avant d’entrer dans cette chambre, écoutez et comprenez bien la recommandation que j’ai à vous faire.

Beaucoup d’autres, avant vous, ont été à la recherche de ce laurier qui chante ; mais comme aucun d’eux n’a suivi mes instructions, ils n’en sont pas revenus ; et vous aussi, vous y resterez, si vous ne faites pas ce qui est nécessaire.

Tout-à-l’heure midi va sonner, et celui qui est préposé à la garde du laurier s’endormira jusqu’à une heure. Il se réveillera alors, et malheur à vous