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LE CONTEUR BRETON

que je sois morte, car il est naturel que l’épouse soit avec l’époux ; et je serais encore avec lui si j’avais voulu ne pas montrer la peau à mes méchantes sœurs. Qui eût cru jamais qu’elles eussent été aussi mauvaises et aussi rancuneuses à mon égard ? Je ne leur ai jamais fait ni mal, ni peine. Mais puisqu’elles ont été aussi lâches à mon endroit, y aurait-il péché à dérober, à leurs dépens, le coq d’or et la poule d’argent ?

La jeune femme, trouvant un moment favorable, fait comme elle le dit, et s’éloigne de là sans leur dire adieu. Elle fait d’abord confectionner une paire de souliers en acier, et après avoir pris un petit bâton, pour la soutenir en chemin, elle se met à voyager. Elle avait aussi emporté de l’or et de l’argent, le plus qu’elle put.




TROISIÈME VEILLÉE

Voilà donc maintenant cette jeune femme allant, elle ne sait où ni dans quelle contrée. Elle va et voyage jusqu’à ce que ses souliers d’acier soient percés. Elle en fait confectionner alors une autre