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Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/25

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LE CONTEUR BRETON

d’œil sur la jeune fille qui était belle comme le jour, quoiqu’elle ne portât que des vêtements de peu de valeur, comme ceux des filles de la campagne. En la voyant, le fils du roi ne put se défendre d’un mouvement de tendresse et d’amour, et quand il l’eut entendu parler, il resta comme sous le coup d’un charme, tant elle s’exprimait avec grâce.

La jeune fille ferma le livre et, sans savoir qui était là, elle dit au fils du roi que, s’il le désirait, elle irait lui montrer le chemin. — Bien volontiers, répondit-il ; et aussitôt la jeune fille se mit en devoir de l’accompagner un bout de chemin.

De retour au palais, le fils du roi ne pouvait s’empêcher de songer à la jeune fille qu’il avait vue chez le vieux fermier. Ce fut en vain, qu’après cela, il voulut se remettre à l’étude ; il ne savait ce qu’il faisait, parce que son esprit était là où était la jeune fille. Si grande enfin était sa passion, qu’il dépérissait de jour en jour et qu’il tomba malade.

Des médecins furent appelés pour examiner son état, et ceux-ci, après l’avoir interrogé, déclarèrent au roi que c’était le cœur qui était malade, et que son fils aimait une jeune fille qu’il n’osait nommer.

Sur ces entrefaites, le roi se rendit auprès de son fils et lui demanda s’il était vrai qu’il fut pris d’amour pour une jeune fille : — Dis-moi qui elle est, dit-il, et sois sans inquiétude, car fût-elle la