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LE CONTEUR BRETON

fille d’un marchand de chiffons, je consentirai à ce que tu l’épouses, si elle te convient.

Le jeune prince alors, comme s’il se fût réveillé à la suite d’un songe, le jeune prince dit au roi : — Oui, mon père, j’aime la fille d’un cultivateur ; mais en songeant combien grande est la différence entre sa position et la mienne, quoique ce soit Dieu qui ait établi chacun en son état, je n’osais pourtant vous faire cet aveu, dans la crainte que vous n’eussiez désapprouvé mon choix. J’ai visité beaucoup de pays et n’ai rencontré nulle part une fille aussi belle et aussi convenable.

— Cela suffit, dit le roi ; où demeure-t-elle ? Je veux aller, sans plus tarder, la demander pour toi en mariage. Calounec alors indiqua à son père la demeure de la jeune fille et lui raconta comment il avait fait sa connaissance.

Le roi, homme de parole, se rendit sans plus tarder chez le vieux métayer. Celui-ci était à prendre son repas, quand le roi arriva et lui demanda s’il n’avait aucun parent qui vécût avec lui. — Oui bien,répondit le fermier, je vis ici avec une jeune fille, ma fille unique ; elle est en ce moment à l’école. Comme je ne suis pas riche et qu’après moi elle n’aura ni fortune, ni biens, j’ai pensé que ce qu’il y avait de mieux à faire dans son intérêt, c’était de lui donner de l’instruction. A mon sens, l’instruction est comme le soleil, elle dissipe les ténèbres.

— Voilà qui est bien parler, dit le roi ; vous êtes un homme sage, à ce que je crois, et je suis venu tout exprès pour vous parler de votre fille. Vous