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LE CONTEUR BRETON

son épouse était morte peu après qu’elle eut enfanté trois jumeaux auxquels elle fit substituer trois petits chiens ; vous êtes les trois jumeaux dont je viens de parler. Votre père réside dans une grande ville de la Petite-Bretagne, auprès de la mer, à l’extrémité du continent. Tournez-vous vers le soleil couchant, puis marchez à gauche, et vous le trouverez.

Les trois frères se mirent immédiatement en route et, à huit jours de là, ils se trouvèrent sur une haute colline d’où l’on apercevait la mer. Le rivage, à plus de six lieues à la ronde, était couvert par les édifices d’une ville, la plus belle qui se pùt voir. Là ils demandèrent à l’Oiseau de vérité si c’était dans cette ville qu’habitait leur père. — Oui, répondit-il ; et demain, si vous le voulez, vous pourrez le voir et lui parler.

Votre père est un roi qui n’a pas son pareil, il n’a besoin de soldats ni pour lui, ni pour sa cour, et n’a pour le garder que l’amour de son peuple qui le chérit comme on chérit un père.

Dès demain vous le verrez, ajouta l’Oiseau, et si vous voulez le prier de me permettre de chanter et de parler, au moment du dîner, lorsqu’il sera à table avec sa famille et les personnes de la cour, je lui ferai connaître que vous êtes ses enfants.

Les trois frères firent ainsi que leur avait con­seillé l’Oiseau de vérité.

Le roi les trouva tous trois d’une si parfaite ressemblance entre eux et avec son épouse, que son cœur en fut attendri : — Oui, oui, dit-il en lui­ même, ces trois jeunes garçons ressemblent telle-