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LE CONTEUR BRETON

moi, voilà ce que je te propose : Tire un crin de ma queue et serre-le soigneusement ; puis, quand tu auras besoin de moi, tu n’auras qu’à m’appeler au moyen de ce crin, et j’arriverai auprès de toi, ma bande et moi.

— C’est bien, dit Jean, que Dieu te bénisse, et adieu !

Et Jean s’en alla.

Quand ils se trouvèrent un peu plus loin, le cheval de Jean lui dit : — Il faut maintenant jeter le millet dehors, car les fourmis viendront nous dévorer, si nous ne leur donnons pas de quoi se remplir jusqu’à l’entrée du gosier. — Jean alors va leur jeter une sachée par-ci, une sachée par-là, et les fourmis se précipitent si vivement sur cette nourriture, qu’elle fut absorbée sans qu’un seul grain fût perdu. Il y avait longtemps que ces bêtes n’avaient eu pareil régal.

Le roi des fourmis fut si satisfait, qu’il dit à Jean : — Tu n’as pas ton semblable, jeune homme, et pour te récompenser, prends une de mes pattes de derrière, et mets-la dans un morceau de papier ; puis, si tu as besoin de moi, tu n’as qu’à m’appeler au moyen de cette patte, et je viendrai te trouver avec ma fourmilière.

Jean et son cheval se remirent alors en route, et peu après ils se trouvèrent dans le pays des oies. Là, le cheval dit à Jean de décharger l’avoine pour elles ; ce qui fut fait à la grande satisfaction des oies. Leur roi vint alors trouver