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GLAC

•GLACIAL, ALE, ALS adj . Glacé, qui estextrê- menienl fioid : vent, air gladal. — N'a point de pluriel au masculin. — Mer Glaciale, mer qui est vers le pôle et qui est pleine de glaces. — Zone GLACIALE, la zone qui enferme le pôle arctique ou le pôle antarctique. — Fig. : air, style glaeial.

  • GLACIALE s. f. Bot. Espèce de ficoïde

dont les feuilles sont parsemées de vésicules transparentes. On l'appelle aussi Plante GLACEE. — GLaciaiiste. (V. S.)

  • GLACIER s. m. Limonadier qui prépare

et vend des glaces.

  • GLACIER s. m. Grand amas de glace,

qui se rencontre dans les hautes vallées des montagnes : un vaste ijlacicr. — Amas con- sidérable de glace qui se forme aux embou- chures des fleuves situés dans les régions polaires. — E.ncycl. Les plus vastes glaciers occupent les hautes vallées des Mpes et de l'Himalaya, ou des lieux moins élevés des cercles polaires. Les mieux connus sont les glaciers des Alpes, qui couvrent une étendue d'environ 4,000 kil. carr., dont 1,000 du mont Blanc jus(ju'aux frontières du Tyrol. Dans l'Himalaya, il y a d'immenses glaciers a une hauteur prodigieuse. Le D' Hooker parle de l'un de ces amas de glace, qui se trouve à 3,000 mètres de haut ; sa source est le grand Kinchinjunga, dont le sommet se dresse à 7,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le prof. Whilney a découvert des traces de glaciers d'une époque géologique récente dans la Sierra Nevada. Glarence King, en 1S70, découvrit des glaciers actuels sur le côlé N. du volcan éteint du mont Shasta (Californie). Les glaciers des Alpes ont été étudiés avec soin; ils sont situés depuis une ligne supérieure à celle des neiges éternelles jusqu'à 1,200 ou 1,000 m. au-dessus du niveau de la mer. Les glaciers tirent leur origine des immenses quantités de neige qui remplissent les vallées supérieures et que la pression convertit en glace. Il y a trois théories principales des glaciers, savoir : la théorie glissante de de Saussure; la théorie de dilatation avancée d'abord par Scheuchzer et étudiée par de Charpentier; et la théorie plastique ou viscjueuse développée princi- palement par Jaines-D. Forbes. — Bordiei de Genève, Agassiz, BIshop, Kendu, Faraday, ïhoinson, et particulièrement Tyndall, ont beaucoup contribué à établir cette dernière théorie. Vers la lin du xviu" siècle, on com- mença de supposer que les glaciers descen- daient les vallées par un mouvement analogue àcelui des rivières, mais aucune observation assez exacte pour élablir une théorie ratio- nclle n'avaitele faite avantque Forbes s'occu- pâtde ce sujet en 1S4I . En mesurant les mou- vements de la glace dans dillérentes parties de la surface, ainsi que la profondeur des glaciers, et en observant leur structure, on a obtenu quelques données. La théorie glissante de de Saussure tient que la masse de glace solide coule principalement dans les vallées en été, quand la surtacc inférieure du glacier devient saturée ou surchargée d'eau. La théorie de dilatation est basée sur ce fait que beau se dilate en gelant; elle tient que l'exiiansion a forcé la masse à des- cendre, ne pouvant la forcera monter, parce que la pression est nécessairement plus grande en dessous. La détermination par Forbes du degré de mouvement des dill'éren- tes parties du glacier renversa ces deux théories et révéla pour la masse du glacier un mode de mouvement analogue à celui d'un corps visqueux ou plastique, comme le mortier ou la |ioix. A cela, on a objecte que la glace ne [lossôde aucune propriété de viscosité; ce qui est démontre par la manière dont elle se casse sans extension quand on la soumet à la tension. Forbes ne nie pas cela, mais il conteste que le mouveruent du

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glacier soit celui d'un corps visqueux ou plas- tique. La découverte des Thompsons que la pression abaisse le point de fusion de la glace suffit pour expliquer sa flexion. 'Voici ce que l'on distingue principaleinontdans un glacier; 1° La présence de moraines ou rangées de débris de cailloux et de graviers provenant des parois des vallées dans lesquelles passe le glacier. En conséquence, un seul glacier forme deux moraineslatéraleSjetqiiand deux glaciers se réunissent, les deux moraines latérales adjacentes forment une mnraineinlérieureet chaque glacieradditionnel forme une nouvelle moraine intérieure, le nombre de celles-ci étant toujours d'un de plus que celui des glaciers réunis. Une moraine formée à l'extré- mité d'un glacier qui recule, est appelée mo- raine terminale. 2° Des crevasses, qui sont transversales, longitudinales, latérales ou marginales. Les crevasses transversales se forment à la suite de la cassure de la glace qui tombe dans les précipices; les crevasses longitudinales sont probablement formées par la pression qui oblige la glace à se séparer dans une direction transverse à la ligne de pression ; et les crevasses marginales se forment par la violence exercée sur la glace par le mouvement plus rapide des portions centrales. La fracture se montre intérieure- ment et extérieurement en dedans et en dehors, desorlequ'ilse produit, conjointement avec les crevasses transversales, des lignes courbes ayant leur concavité tournée vers la vallée, ce qui fait que les côtés du glacieronl l'air de marcher plus vite que le centre. Plusieurs observateurs regardent ce fait comme une réalité ; mais la mesure de la ra- pidité du mouvement de pieux plantés en ligne droite dans la glace, à travers le glacier, a prouvé que celte idée est sans fondement. 3" La structure veinée. Les veines sont trans- verses à la pression longitudinale, longitu- dinales par rapport à la pression laté- rale (ce qui s'observe quand le glacier est resserré dans une partie étroite de la vallée) etobliquesà lapression produisant les crevasses marginales. 4" Bandes de boue, qui se mon Irent comme des lignes courbes à travers le glacier, avec leurs concavités regardant la vallée; elles sont formées par la condensa- tion de débris dans les crevasses transversales et la dénudation postérieure de la surface. Comme les parties moyennes marchent plus vite que les parties latérales, les courbes prennent les positions ci-dessus décrites. o° Moulins, formés par la descente de petits ruisseaux dans des crevasses profondes , creusant des puits de plusieurs centaines de pieds de profondeur, dans lesquels l'eau tombe avec un bruit semblable à l'éclat du tonnerre. 0° Tables ou plateaux des glaciers, masses de roches reposant sur des piliers de glace qui se trouvent à la surface du glacier. Ces plateaux ont une inclinaison générale vei's le sud, en raison de la rapidité avec laquelle la glace fond de ce côté. 7° Marques glaciaires, sillons ou dénudations formées |iar le frottement des cailloux que le glacier emporte, et qu'il presse contre la surface des roi:hers. Ces marques s'observent non seulement sur les côtés des vallée^ à traverslesquellespassent les glaciers actuels, mais aussi dans les vallées où les glaciers ont disparu depuis longtemps.

  • GLACIÈRE s. f. Grand creux fait eu terre,

ordinairement maçonné, voûté et recouvert de terre et de paille, dans lequel on conserve de la glace ou de la neige, pour rafraîchir les boissons, pour faire des glaces, etc. ; une glacière pleine. — Fig. Cette chamdrf, cette

SALLE EST UNE GLACIÈIIE, UNE VR,*IE GL.VCIÉBE,

elle est extrêmement froide. — »* Techn. .p- parcil au moyen duquel on produit artiliciel- lemont de la glace : glacière de minage.

  • GLACIS s. m. Talus, pcnle douce et unie :

le ylacis d'un èlang. — Forlif. La oLAcrs de: la

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CONTRESCARPE, OU Simplement, Le glacis, pente douce qui part de la crête du chemin couvert et se perd dans la campagne. On dit dans ce sens ; le glacis, les glacis d'une place, d'une forteresse. — Archit. Glacis de corniche, pente qu'on donne à la surface supérieure d'une cymaise, pour faciliter l'écoulement des eaux. — Peint. Se dit des couleurs légères et transparentes que les peintres appliquent quelquefois sur les couleurs déjà sèches d'un tableau, pour leur donner ainsi plus d'éclat, de vigueur, etc.

GLAÇOIRE s. f. Art culin. Boite munie d'un couvercle percé de trous, dans laquelle on met le sucre en poudre destiné à être ré- pandu sur les pièces à glacer.

  • GLAÇON s. m. Morceau de glace : gros

glaçon. — »v Fig. Personne froide, flegma- tique : celle femme est un glaçon. (Fam.)

GLAÇUREs. f. Techn. Enduit vitriflable que l'on applique sur la surface de certaines pâtes céramiques pour les rendre imper- méables ou pour leur donner du brillant.

GLADBACH [glâd'-bàkh], nom de deux villes dt; la Prusse rhénane. — I. Môrrchen- Gladbach, à 20 kil. S.-O. de Uiis.seldorf ; 53,666 liab. Manufactures de coton, de toile, de soie, etc. — II. Bergisch-Gladbach, à 12 kil. N.-E. de Cologne ; 10,870 hab. Fabrique de papiers et de capsules.

'GLADIATEUR s. m. (lat. gladiator, de gladius, glaive). iNom des hommes qui, dans les jeux du cirque, à Rome, combattaient volontairement ou de force, pour l'amuse- ment des spectateurs, avec des armes meur- trières, soit entre eux, soit contre des bêtes féroces : in combat de gladiateurs. — Les gladiateurs furent d'abord des prisonniers, des esclaves ou des criminels condamnés; mais, sous la république, des citoyens libres de naissance, et sous l'empire des chevaliers, des sénateurs et même des femmes combat- tirent dans l'arène. X Rome, à Capoue, à Ravenne, il y avait des enirepreneurs(/a)i!'s/a!) qui se chargeaient de former dans des écoles, des gladiateurs libres. D'après leurs armes, leur costume ou leur manière de combattre, les gladiateurs portaient dilferents noms. 11 y avait les bestiaires, qui combattaient les bêtes féroces; les îv'<((iirc,s, vêtus d'une tuni- que courte, coillés d'un bonnet, armés d'un trident et d'un filet avec lequel ils cherchaient à enlacer leur adversaire ; les thraces, armés d'une dague, d'un poignard et d'un petit bouclier l'ond; les mirmillons, armés d'une faux et d'un bouclier; les essédaires, qui combattaient sur des chariots; les andabates, qui étaient à cheval et avaient les yeux ban- dés; les dimaehxri, qui tenaient une épée dans chaque main. On donnait le nom par- ticulier de fiscales a ceux que l'on entretenait aux frais du trésor public. — Sous l'empire, où la mode des combats de gladiateurs était poussée jusqu'à l'engouement, ces jeux, qui avaient été, dans l'origine, l'accessoire des cérémonies funèbres, devinrent le divertisse- ment public favori. On les annonçait par des affiches indiquant le nom des acteurs. Les combattants défilaient devant les spectateurs; et en passant prè> de la loge impériale, ils s'inclinaient en disant :« Cesnr, morititri te salutanl (César, ceux qui vont mourir te sa- luent). Au premier sang qui coulait, le peuple s'écriait: « Hoc habet » (Il en tienl). Le vaincu laissait tomber ses armes cl levait la main pour demander merci. Si les specta- teurs voulaient lui faire grâce, ils élevaient leurs mains en lournanl le pouce vers la terre; dans le cas contraire, ils tournaient le pouce vers le ciel. Les premiers combats de gladiateurs eurent lieu à Home en 20i av. J.-C; ces jeux sang ants durèrent jusqu'en l'an 404 ap. J.-C, époque où ils furent abolis par Hoivirius, Rouie fut mise en péril