DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIOUE
UNIVERSEL ILLUSTRÉ
_________________________SUPPLÉMENT
ABOU
ABBATUCCI (Charles), homme politique, fils de Jacques-Pierre-Charles (Voy. Abbatucci dans le Dictionnaire), né à Paris le 23 mars 1816, mort en janv. 1885. Il se fit recevoir avocat à Paris ; fut nommé, en 1848, substitut du procureur général près la cour d’appel de cette ville ; fut élu, en 1849, par le département de la Corse, à la Législative, soutint le coup d’Etat, à la suite duquel il fut nommé maître des requêtes, au conseil d’Etat (1832) et conseiller d’Etat (1537). Envoyé à l’Assemblée nationale par le département de la Corse (9 juin 1872), il y combattit la république et ne fut pas réélu en 1876.
ABD-EL-KADER, mort à Damas le 25 mai 1883. Sa biographie se trouve dans notre Dictionnaire, à l’article Algérie. Son ouvrage intitulé : Rappel à l’Intelligent ; avis à l’Indifférent, a été publié à Paris en 1858.
ABOUT (Edmond-François-Valentin), homme de lettres, né à Dieuze (Meurthe, auj. Alsace-Lorraine), le 14 fév. 1828, mort à Paris le 16 janv. 1885. A sa sortie de l’Ecole normale supérieure (1851), il entra à l’Ecole française d’Athènes, où il s’occupa un peu d’archéologie et beaucoup de littérature. Arrivé du premier coup à la notoriété par son livre satirique la Grèce contemporaine, il vit s’ouvrir devant lui les colonnes de tous les journaux, grands et petits, et les portes de la cour des Tuileries, dont il devint l’hôte assez assidu. Presque tous ses romans, dans lesquels il imite très spirituellement la manière de Voltaire, méritent la faveur qui les accueillit. Nous citerons : Les Mariages de Paris ; le Roi des Montagnes (1856) ; Germaine ; les Échasses de maître Pierre (1857) ; l’Homme à l’oreille cassée (1861) ; le Nez d’un notaire ; le Cas de M. Guérin (1862) ; Madelon (1863) ; le Turco (1866) ; VInfâme (1867) ; les Mariages de Province (1868) ; l’ABC du travailleur (1868). En même temps, il collaborait d’une manière très active, à un grand nombre de publications périodiques, et donnait à la Revue des Deux-Mondes le roman intitulé Tolla (1855) ; au Moniteur des Revues de Salon, que l’on réunit plus tard en volumes ; à l’Opinion nationale : les Lettres d’un bon jeune homme à sa cousine Madeleine (réunies en volumes en
(1854) ; s’égarant quelquefois dans le domaine de la politique, il lançait des brochures à sensation, comme la Question romaine
(Bruxelles, 1859) ; la Nouvelle carte d’Europe ; la Prusse en 1860 ; la Rome contemporaine ; le Progrès (1863). Moins heureux au théâtre, il vit tomber, au bout de 2 représentations, Guillery (comédie en 3 actes, Comédie-Française, 2 fév, 1858) et, après 4 représentations Gaetana (5 actes, Odéon, 3 janv. 1562). Il obtint des demi-succès avec Risette ou les Millions de la Mansarde (Gymnase, 8 août 1859) ; le Capitaine Bilterlin (I acte, Gymnase, 1860) ; un Mariage de Paris (3 actes, Vaudeville, 1861) ; en collaboration avec M. de Najac, etc. Son scepticisme en politique le poussa tour à tour dans tous les camps, à mesure que l’avenir
semblait leur appartenir. Après avoir écrit des articles anti-bonapartistes au Gaulois, il rentra dans le giron gouvernemental en fév. 1870, soutint la politique impériale, se montra l’un des plus ardents partisans de la guerre contre la Prusse, prédit le triomphe de la France, faillit tomber entre les mains des Allemands à Wœrth, où il se trouvait comme correspondant du Soir, adopta ensuite la politique orléaniste et se jeta dans les bras de la République. En 1872, il fut arrêté en Alsace et expulsé par l’autorité de ce pays comme rédacteur en chef du journal anti-allemand le XIXe Siècle. Il mourut peu après avoir été élu à l’Académie française.
ACCRÉDITIF, IVE adj. Qui accrédite, qui ouvre un crédit. — s. m. Se dit, chez les banquiers belges, d’une sorte d’ouverture de crédit : demande d’accréditif.
ACTINOPHRYDE s. f. (gr. ahtis, rayon ; ophrys, sourcil). Zool. Animal microscopique de la classe des rhizopodes, dont le corps se compose d’une masse gélatineuse microscopique nommée sarcode, d’une forme plus ou moins sphérque, et d’où rayonnent de longs filaments, à pseudopodes ou faux pieds ; ces filaments se subdivisent quelquefois comme les radicelles d’une plante. Quand un organisme microscopique, soit animal, soit végétal, arrive en contact avec l’un de ces fils, il y reste ordinairement maintenu, et le filament, se rétractant peu à peu,
amène la particule captive jusqu’à la surface du corps, qui s’ouvre de lui-même pour la recevoir dans son intérieur et pour rejeter, après la digestion, les parties non assimilables. Les actinophrydes ne possèdent ni bouche distincte, ni canal digestif ; leur corps est stationnaire par lui-même ; et le seul mouvement qu’il puisse recevoir est celui que lui impriment les pseudopodes.
ADJUDANT s. m. Nom donné par les Anglais au marabout de l’Inde (le toptilus argala ; ciconia argala). (Voy. Marabout, dans ce Dictionnaire.)
AÉROSTATION s. f. (Voy. ce mot dans le Dictionnare.) Guidés par les travaux antérieurs de Giffard et de Dupuy de Lôme, deux officiers français, MM. Ch. Renard, capitaine du génie, et A. Krebs, capitaine d’infanterie, firent construire aux ateliers militaires de Chalais, près de Meudon, un aérostat en forme de poisson, dont le principal perfectionnement est un moteur électrique de leur invention. Voici les dimensions de cet appareil :
<poem>Longueur 50 m. 42 Diamètre 8 49 Volume : 1.864 » » Largeur 1 40/poem>
— En partant des données posées par M. Dupuy de Lôme et sensiblement vérifiées dans l’expérience de fév. 1872, on est arrivé à trouver que, pour imprimer au ballon une vitesse de 8 à 9 mètres par seconde, il faut un travail de traction utile de 5 chevaux vapeur, portés à 10 chevaux pour comparer le travail absorbé par l’hélice de la machine. La force motrice est produite par une pile électrique divisée en quatre sections, pouvant être groupées, en surface ou en tension, de 3 manières différentes. Son poids, par
484 V.
