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PAROISSE DE CHARLESBOURG

Voici à ce propos ce qu’on lit dans les documents publiés par O’Callaghan, (vol. 10, p. 1044) : « Les Canadiens qui, avec leur valeur, leur adresse et leur docilité bien dirigées, sont capables de tout, tombèrent insensiblement dans l’apathie et M. de Montcalm, de son côté, était assez peu citoyen pour s’autoriser en quelque sorte de cela pour permettre à ses troupes d’abandonner toute espèce de discipline ; le soldat finit par méconnaître l’officier qui, lui-même, devint insubordonné ; il s’en suivit toute espèce de désordres ; il n’y eut plus de régularité ni d’exactitude dans le service ; on ne peut s’imaginer les dévastations commises par les troupes dans les districts ruraux où campait l’armée ; on lit des plaintes ; le général répondit que tout dépendait des soldats et ces derniers, informés de la chose, se mirent à parcourir le pays, à deux ou trois lieues à la ronde. C’est à cette occasion qu’une femme, un jour d’alarme, reprochait à M. de Montcalm la liberté avec laquelle il laissait ses soldats faire le pillage du bétail, des volailles, des jardins, des plantations de tabac, et même du blé, et lui dit aux quartiers de M. de Vaudreuil en présence de vingt officiers,