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PAROISSE DE CHARLESBOURG

restera toujours honorablement attaché, terminait par cette réflexion digne d’un historien du peuple canadien : « Les Canadiens sortaient d’une nation trop fière et trop savante pour consentir jamais à abandonner la langue de leurs aïeux. » Si ces nobles paroles étaient gravées sur les murs des édifices publics de nos villes, ou placées en évidence à la ligne qui nous sépare des États-Unis, nous aurions moins de défections à déplorer sous ce rapport ; on verrait moins d’enseignes dans une langue qui indique mieux qu’on est atteint d’une maladie connue sous le nom d’anglomanie, plutôt que l’on a tel ou tel article à vendre ou à confectionner.

M. le curé Bedard avait trois frères et deux sœurs à Charlesbourg. L’un de ces trois frères, Thomas[1] Bedard, qui demeurait sur le bien occupé aujourd’hui par sieur Urbain Bedard, fut membre de l’assemblée législative pour le comté de Québec, qui comprenait alors la banlieue ou Saint-Roch et Saint-Sauveur actuels. C’était avant 1837, et on sait quel désintéressement et quel pur patriotisme

  1. Jean-Baptiste était mort en novembre 1816.