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PAROISSE DE CHARLESBOURG

mort au milieu des plus affreux supplices. Il fallait donc un grand courage, et les premiers habitants de Charlesbourg eurent ce grand courage en allant ainsi s’établir au milieu de la forêt et loin du fort de Québec. La tradition cependant ne nous apprend pas qu’ils furent troublés et molestés par les indigènes. Ils durent sans doute cette protection spéciale du ciel à leurs ferventes prières et à la messe fondée par les Jésuites pour la conversion des sauvages, qu’on appelait la messe du vœu, et qui a toujours été célébrée jusqu’à présent dans l’octave de la fête de Saint Charles, comme nous l’avons mentionné précédemment dans une note.

Quel ennui aussi de vivre dans des privations continuelles et de tout genre, au milieu des souches et des chicots noircis par le feu ! de vivre en compagnie des moustiques et des maringouins dans l’été, dans de petites chaumières de bois rond ou grossièrement équarri, souvent couvertes en paille, mal éclairées pendant le jour par quelques petites fenêtres, et le soir par la lumière terne et blafarde d’une lampe à bec remplie de mauvaise huile, ou par la pâle lumière d’une chandelle de suif au lumignon fumant ! On ne