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PAROISSE DE CHARLESBOURG

soin de tous ces pauvres étrangers et je les y gouvernai tout un hiver. Le printemps (29 mars 1651), je les conduisis à l’Île d’Orléans, à une lieue et demie au-dessous de Québec, sur les terres que nous y avions. » Ce lieu était situé sur la rive sud de l’Île, dans la paroisse actuelle de Sainte-Pétronille, au fond d’une petite anse à laquelle on donna le nom de l’Anse du Fort, qu’elle porte encore aujourd’hui.

« Les exilés, dit l’abbé Ferland, y trouvèrent une nouvelle patrie à laquelle ils donnèrent le nom de Sainte-Marie, en souvenir des lieux qu’ils avaient été forcés d’abandonner. Le site était admirablement choisi, près d’une anse du Saint-Laurent, où les canots pouvaient aborder en sûreté. Le village fut bientôt formé ; autour d’une humble chapelle, la première qui ait été bâti dans l’Île d’Orléans, s’élevèrent les cabanes faites sur le modèle des anciennes demeures huronnes. » Quelques petites bandes qui s’étaient arrêtées aux Trois-Rivières, à Québec et à Beauport vinrent bientôt rejoindre cette nouvelle petite colonie, qui vit de plus grossir ses rangs de près de deux cents qui vinrent de l’Île Manitolin, où ils s’étaient réfugiés.