désir excessif de connaître l’histoire mystérieuse de la vie de son confident, et même il avait fait plusieurs tentatives pour le décider à lui ouvrir son cœur, mais elles avaient toujours été infructueuses ; cependant voulant faire un nouvel effort, il congédia toute sa suite dès la fin du repas, et s’adressant d’un ton amical au Renégat, il lui dit :
— Allons, Alagraf, ranime-toi ; ne te laisse pas abattre ainsi ; pense à notre cause, et souviens-toi que le danger qui nous environne, réclame toute la force de ton esprit.
— Ne me parle pas de danger, répondit le Renégat ; je vois tout maintenant avec insouciance : que m’importe le monde, lorsque mon ennemi détesté n’est plus ? Ma vie n’avait qu’un seul but que le sort vient de détruire, et les actions des hommes ne peuvent plus m’intéresser.
— Cependant ; reprit Cañeri, un