Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
gómez arias.

cette tristesse, qui, semblable à une vapeur méphitique, paralyse les actions et désenchante l’avenir. Hélas ! je me trompais ; car je ne tardai pas à découvrir que j’étais homme, soumis, comme tout autre, aux faiblesses de la nature ; que ce cœur que j’avais cru insensible à l’influence des douces passions serait bientôt profondément ému par elles ; qu’enfin j’étais destiné à connaître, à éprouver ces sentimens auxquels j’avais l’orgueil de me croire pour toujours étranger.

Au milieu de cette multitude qui conspirait à faire mon malheur, au milieu de tant d’êtres que j’étais forcé de regarder comme des ennemis naturels plutôt que comme des frères, il s’en trouva un qui le premier jeta sur moi un regard de compassion céleste ; et cette douce sensibilité devint bientôt l’attachement le plus pur et le plus dévoué. Cette exception