Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
gómez arias.

effets qu’il avait en ce moment devant les yeux ; et cependant son étonnement augmenta encore, lorsqu’il vit cet élan impétueux de la passion diminuer peu à peu et faire place à une tendre émotion dont il n’aurait pas cru le Renégat capable. Bientôt ce dernier fut tout-à-fait calme, et une larme qui vint humecter ses paupières prouvait bien que sa passion, quoique depuis long-temps renfermée, n’était pas éteinte dans le cœur de cet homme qui n’avait que peu de larmes à accorder : ses yeux étaient fixes, et appuyant son front sur sa main nerveuse, il semblait ne vivre que dans le passé. Mais cette profonde méditation ne dura que peu d’instans, et tandis que Cañeri l’observait avec surprise, le Renégat sortit de cette espèce d’extase et comprit qu’il avait attiré l’attention sur lui. Honteux d’avoir trahi sa faiblesse, il s’efforça de calmer l’émotion qui agi-