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gómez arias.

libertin au gré de ses désirs. Bientôt un sommeil irrésistible s’empara de cette malheureuse victime et plongea son esprit et ses sens dans une profonde léthargie : c’est dans cet état qu’elle fut livrée à son lâche ravisseur, et que, par un stratagème digne du monstre qui l’avait inventé, Gómez Arias triompha d’une personne rendue incapable de lui opposer aucune résistance. Hélas ! trois fois heureuse si le sommeil de la mort eût succédé au sommeil forcé dans lequel la malheureuse Anselma était plongée ! Mais non ; elle se réveilla ; elle revint à elle-même pour maudire une vie couverte maintenant d’ignominie. Dans son malheur, elle n’avait pas un être tendre près duquel elle pût se réfugier et dont les bras lui fussent ouverts pour cacher sa honte : non ; il ne lui restait, hélas ! qu’un refuge, la tombe, cet unique asile de la vertu déshonorée. Repoussant avec horreur