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gómez arias.

ville ennemie ne fut qu’un vaste incendie. De hautes colonnes de flammes perçaient la fumée qui s’élevait en nuages épais et répandait une vapeur méphitique ; enfin les gémissemens des femmes et des blessés ; les cris des assaillans et des assiégés ; le sifflement du vent, le pétillement de la flamme, le craquement des bâtimens, formaient une sorte de tumulte capable de jeter l’effroi dans le cœur le plus brave.

Cependant le courage des Maures, loin de diminuer, ne fit que redoubler à la vue des flammes dévorantes ; ils combattaient avec fureur à la lueur de l’incendie, et lorsque par instant le vent chassait la fumée, une clarté rougeâtre éclairait ces visages animés par la rage, et ces bras levant avec force l’arme meurtrière sur leurs ennemis ; puis tout-à-coup ils étaient de nouveau