Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
gómez arias.

d’un ennemi. Partout on rencontrait des restes de la grandeur des Maures, et chaque rue, chaque construction, les pavés mêmes sur lesquels on marchait, tout enfin annonçait hautement la gloire passée et le pouvoir déchu. Une grande partie de la population de la ville était espagnole ; cependant il y avait aussi beaucoup de Maures, et tous conservaient fidèlement leur costume national, qui, par sa grâce et son brillant, formait un contraste frappant avec celui plus mâle et plus sévère des Chrétiens. Enfin ces deux peuples, si différens sous tous les points et toujours ennemis implacables, occupaient les mêmes maisons, parcouraient les rues ensemble, et semblaient unis par la plus sincère amitié.

Sur les tourelles de chaque palais flottaient de brillantes bannières ; chaque balcon était orné de somptueuses draperies, et à chaque fenêtre on voyait