Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
gómez arias.

Avez-vous aperçu dans ma conduite, avez-vous distingué dans mes paroles quelque chose qui puisse donner à vos appréhensions une ombre de justice ?

— Non, Gómez Arias, votre conduite à mon égard est tendre, vos paroles respirent la sollicitude pour mon bonheur, mais vous devez pardonner la faiblesse et les craintes du cœur d’une femme. Ne m’en voulez pas, Lope, si ces sentimens faisaient naître quelquefois des idées affreuses pour mon repos, et injurieux à votre constance. J’ai vainement tenté de les subjuguer ; mais, hélas ! cet effort a toujours surpassé mes forces. Il faut que je leur donne carrière. Oh ! Lope, ajouta-t-elle tristement, je m’imagine que vous n’êtes plus le même ; vous n’êtes plus aussi tendre que dans ce moment où je vous donnai pour la première fois toutes mes affections, croyant que vous étiez à moi pour la vie.