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gómez arias.

répandait sa lumière pâle et douteuse sur ces contrées sauvages, et vint éclairer le tableau le plus effrayant pour Theodora. De grands yeux noirs, d’une expression féroce, ombragés par d’épais sourcils, étaient tous fixés sur elle ; et une sorte de grincement de dents qui était un rire particulier à ces barbares, augmentait encore l’horreur naturelle de leur physionomie. Rebelles, proscrits, n’ayant qu’une forêt et ses cavernes pour asile, qu’une montagne stérile pour patrie, leurs vêtemens étaient misérables, tous leurs mouvemens indiquaient l’insouciance, résultat naturel de leur vie errante, et leurs noires figures exprimaient l’endurcissement au crime et la soif de la vengeance.

— Belle chrétienne, dit Malique, ne t’effraie pas ; nous ne te ferons aucun mal.

Theodora le regarda, puis referma