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gómez arias.

me dissimuler à moi-même ma position. Je suis un misérable ; mais je me suis engagé à servir les Maures, et je le ferai avec zèle et activité jusqu’à mon dernier soupir.

— Tu as rendu de grands et de véritables services, reprit Cañeri, et les Maures sont reconnaissants de l’intérêt que tu prends à leur cause.

— Oh ! dit le Renégat, ne me remercie pas, car si j’ai servi les Maures, ce n’est pas par amour pour eux, mais par haine des Chrétiens. Non, Cañeri, je ne veux pas d’une reconnaissance que je mérite si peu. Vous dites que je suis brave et actif, et vous avez raison ; je puis supporter les privations, braver les dangers ; mais alors je ne pense pas à l’intérêt des Maures, je ne cherche qu’à satisfaire ma vengeance. Non, je ne recherche pas les succès : je ne vis que pour me venger des maux que j’ai soufferts il y a long-temps, mais