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Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 3, 1829.djvu/182

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gómez arias.

dora. Elle ne pouvait parler ; l’épouvante l’avait anéantie et avait glacé tout principe de volonté ou d’action. Ses yeux étaient hagards, et elle semblait comme quelqu’un agité par un rêve pénible et qui s’efforce de chasser une pénible illusion. Mais lorsque Cañeri s’avança, lorsqu’elle vit cette figure détestée animée par le sourire de la joie, elle sembla recouvrer en un instant toute la force de ses souvenirs.

— C’est lui ! s’écria-t-elle avec égarement ; c’est lui ! quelle horreur !

Puis s’élançant vers son amant…

— Oh ! Lope, sauvez-moi de ses mains !

— Non, Madame, répondit le Maure, il faut que vous veniez avec moi.

— Oh ciel ! s’écria-t-elle ; non, non, il ne peut pas, il ne veut pas m’abandonner ainsi ! Oh Lope ! mon cher Lope ! mon bien-aimé ! Détrompe ce Maure féroce.