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gómez arias.

qu’il réfléchit à l’étendue de son malheur et qu’il sentit son sein inondé des larmes brûlantes de cette infortunée. Serrant dans ses mains celle que sa victime lui abandonnait, il lui rendit un moment de bonheur par ce témoignage de tendresse.

C’était un baume bienfaisant pour l’âme ulcérée de Theodora ; mais comme, hélas ! rien ne peut échapper à la pénétration ingénieuse d’une femme aimante, elle sentit bientôt que la pitié seule cherchait à la consoler. — La pitié que tout autre individu malheureux eût excitée, et dont la voix calme est si loin de pouvoir satisfaire le cœur exigeant de celle qui a tant de droits à un amour sans bornes !

Theodora, regardant son amant avec douleur, s’écria d’une voix déchirante, mais sans colère :

— Je sais que vous ne m’aimez plus ;