Page:Trutat - La Photographie animée.djvu/24

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lequel s’opèrent cette destruction et cette reconstitution du pourpre rétinien. Plus la lumière est brillante, plus profonde et plus longue est l’action de destruction, plus longue est la persistance lumineuse. L’expression vulgaire « un œil brûlé par la lumière » est donc absolument exacte, et cette brûlure, cette destruction du pourpre rétinien, est plus ou moins profonde suivant l’intensité lumineuse ; elle est des plus vives par exemple sous l’action de l’éclair magnésique, et demande plusieurs minutes pour se dissiper. Tel est le phénomène physiologique qui est le point de départ des divers instruments qui permettent de produire l’illusion du mouvement et, en dernière analyse, la Photographie animée. Comme nous l’avons dit déjà, la durée de persistance des impressions lumineuses sur la rétine varie avec l’éclairement de l’objet ; pour un éclairement moyen, elle est d’environ —-. de seconde. Il en résulte que si un objet éclairé se trouve devant notre œil et qu’un écran opaque vienne nous le masquer pendant —— de seconde, par exemple, son image persistera dans notre œil pendant ~ de seconde, et nous ne nous apercevrons même pas de son éclipse passagère.

« Supposons maintenant qu’on ait photographié sur une bande pelliculaire, à ^ (^) de seconde d’intervalle, les positions successives d’un objet en mouvement. Les diverses épreuves obtenues sont semblables à elles-mêmes, c’est-à-dire que si l’on superpose deux quelconques d’entre elles, les parties qui représentent des objets fixes se recouvrent exactement, tandis que celles qui correspondent à l’objet en mouvement occupent des positions dont l’écart mesure en quelque sorte le déplacement accompli entre les instants où ont été prises les deux épreuves. Cela posé, admettons qu’on ait pris ainsi 900 épreuves successives, pendant une minute, et projetons sur un écran, au moyen d’une lanterne, l’épreuve n°l, éclipsons-la ensuite en interposant sur le faisceau lumineux un écran opaque qui ne masque la lumière que pendant •— de seconde ; d’après ce que nous venons de dire, notre œil continuera à voir l’image projetée, non seulement pendant tout le temps du passage de l’écran opaque, mais encore après qu’il a passé pendant un temps égal à la différence entre ~ de seconde (durée de persistance ) et jj de seconde (durée de passage de l’écran), soit ~ de