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RÉGINA.

et ses bras, croisés sur sa poitrine, opposaient leur pudique barrière.

Le colonel, surpris de cet énergique dédain, la regardait avec un étonnement stupide, ne sachant point comment il devait envisager une aussi étrange réception.

Il s’était bien fait l’idée d’une jeune fille timide dans ses refus, farouche dans sa pudeur, mais il ne croyait pas qu’aucune fût capable d’affecter un maintien si grave et si sévère.

Tout infatué de son mérite personnel et s’imaginant devoir être passionnément aimé, il essaya d’apprivoiser sa femme avec quelques phrases banales qu’il avait maintes fois récitées à d’autres.

Elle lui répondit de manière à déconcerter son indomptable amour-propre, toujours inhabile à supporter de pareilles vicissitudes et accoutumé à de nombreux succès.

— Vous paraissez étonné de mon langage, continua Régina ; mais, Monsieur, avez-vous