Aller au contenu

Page:Tullie-moneuse-regina tome 1-1838.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
RÉGINA.

envie et comme j’aurais souhaité échanger ma riche parure contre sa livrée de misère.

Oh ! je demandais la condition la plus dénuée, la plus chétive, la plus pénible, mais avec elle la liberté de vous aimer, et je l’eusse acceptée et bénie… La pauvreté, l’amour, l’honneur, eussent été toute ma joie, si vous eussiez partagé cette joie. L’obscurité eût été à la convenance de mon cœur, j’eusse été fière de travailler avec vous, une laborieuse vie m’eût été facile, mêlée à la vôtre. L’idée de vous appartenir un jour me rendait orgueilleuse ! La pensée de votre amour et la certitude de mon affection pour vous me donnaient de la sécurité pour votre bonheur. Combien je me sentais forte et énergique pour défendre aux chagrins de vous approcher ; combien je me sentais résignée et patiente pour combattre les mauvais jours ! L’attente et l’espoir étaient pour moi même chose ; je puisais à pleines mains dans les grâces de l’avenir, et mon âme réjouie vous offrait ses