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Paris. — La Délégation Ministérielle Tunisienne actuellement à Paris a décidé de rendre publique la lettre que M. Robert Schuman, ministre des Affaires Étrangères, a remise samedi à M. Chenik, Premier Ministre tunisien, en réponse au mémoire déposé au ministère des Affaires Étrangères au nom de S. A. le Bey de Tunis.

En voici le texte intégral :

 « Excellence,

« J’ai l’honneur de faire savoir à votre Excellence que le Conseil des ministres réuni le 15 décembre a étudié, sur ma proposition et comme suite à nos récentes conversations, le mémoire que vous m’avez remis le 31 octobre dernier pour préciser les vues de S. A. le Bey sur le problème des rapports franco-tunisiens.

« Tout en recherchant les possibilités de faire évoluer le Protectorat dans le sens souhaité par son Altesse, le Gouvernement s’est tout d’abord étonné qu’on pût faire abstraction de l’œuvre passée et présente accomplie en Tunisie par la France : celle-ci croit tirer une légitime fierté des progrès réalisés depuis soixante-dix ans, avec le concours éclairé des Chefs de la Dynastie husseinite, par un pays dont elle a créé l’administration, organisé la justice ainsi que l’enseignement et assuré le développement économique et social. Cette évolution a seule permis de faire face à la poussée démographique que connaît la Tunisie dont la population a triplé depuis l’instauration du Protectorat.

« Cette œuvre s’est poursuivie ces dernières années à un rythme accéléré. Comme ne l’ignore pas le Gouvernement, c’est une aide directe de la France qui finance la quasi-totalité du budget extraordinaire tunisien, soit le tiers des dépenses budgétaires.

« Elle assure ainsi la réalisation d’un vaste programme d’équipement, sans lequel la Régence ne pourrait s’adapter aux conditions d’une économie mondiale en pleine évolution. Les réalisations déjà accomplies, telles que les grands barrages de la Medjerdah appelés à donner une impulsion nouvelle à l’œuvre d’hydraulique agricole, ainsi que l’importance des crédits affectés à la modernisation du Paysannat, au développement de l’Enseignement et l’Hygiène Sociale sont là pour attester l’am-