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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/443

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XXIV. À combien de taels évalue-t-on les appointements des principaux mandarins, d’un chef des tribunaux de Pékin, d’un ko-lao, d’un tsong-tou, d’un lou-youen ?

XXV. Est-il commun de trouver des particuliers aussi riches par leur patrimoine que ces officiers le sont par leurs places ?

XXVI. Combien un homme consomme-t-il communément de riz par an ?

XXVII. Quel est communément le prix du riz à Pékin ? Le vend-on au poids ou à la mesure ?

Observations. — Comme on connaît l’évaluation du tael, il serait à souhaiter que le poids du riz fût énoncé en taels ; ainsi on dirait combien coûte, année commune, le poids de cent taels de riz.

Pour trouver l’année commune, il faut prendre le prix de la même quantité de riz pendant chacune des dix dernières années, additionner tous ces prix, et prendre le dixième de la somme totale.

XXVIII. Quel est communément à la Chine le prix de la journée d’un homme de travail ? ou combien de jours peut-on faire travailler un homme pour un tael ? Ce prix doit être différent à Pékin et dans les provinces, surtout dans les provinces pauvres : on désirerait savoir ces différences[1] ?

XXIX. J’ai appris, par les mémoires de M. Poivre et de feu M. l’abbé de Verthamont, que la dîme des fruits de la terre forme le principal revenu de l’empereur de la Chine. Mais M. Poivre remarque que la quotité de cette dîme n’est pas la même pour toutes les terres ; que dans les meilleures elle se lève au dixième, et dans les mauvaises au trentième. Il y a sans doute longtemps que cette quotité est réglée pour chaque terre.

Je demande s’il y a dans chaque district un tableau ou registre public dans lequel chaque pièce soit inscrite avec la note de la quotité à laquelle elle doit la dîme, ou si l’usage immémorial est la seule règle que suivent les officiers de l’empereur ; de même qu’en Europe c’est l’usage qui décide de la quotité de la dîme que lèvent les curés ?

XXX. Est-il libre à tout le monde de vendre et d’acheter du riz quand il veut ?

  1. Timkovski, qui visita la Chine en 1820, nous apprend que le salaire mensuel des domestiques à Pékin varie de 3 onces (22 fr. 50 c.) à 1 once d’argent (7 fr. 50 c.), outre la nourriture dans ce dernier cas. (E. D.)