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XXXV. On prie aussi d’y joindre un échantillon de chaque espèce de papier fait avec ces différentes pâtes.

XXXVI. Lorsque la pâte s’est arrangée sur la forme pour former une feuille, on renverse la forme sur une grande pièce d’étoffe afin que la feuille s’y couche et que l’étoffe en boive l’humidité. En Europe, on se sert pour cela d’étoffes de laine assez grosses, qu’on appelle flanchets. — On dit que les étoffes de laine sont rares à la Chine : de quelles étoffes se sert-on pour y coucher le papier au sortir de la forme ? Sont-ce des étoffes de soie, de coton, ou de quelque autre matière ? On voudrait en avoir une pièce neuve, de celles dont on se sert dans la fabrique du plus beau papier.

XXXVII. On se sert, dit-on, de colle de riz pour coller le papier de la Chine. On voudrait savoir comment se fait cette colle, et si la manière de coller le papier ressemble à celle usitée en Europe, et qui est décrite dans l’Art du papetier, dont MM. Ko et Yang ont un exemplaire.

On les prie d’envoyer quelques livres de la plus belle colle, bien sèche, afin qu’elle puisse se conserver.

XXXVIII. S’ils pouvaient expliquer clairement la manière dont on s’y prend pour exécuter des feuilles de douze pieds de long sur huit de large, et comment on peut manier de si grandes formes, les plonger dans la cuve, les en retirer, les agiter pour arranger également la pâte, sans qu’elles se courbent par le milieu ; comment on les retourne assez promptement pour coucher la feuille sur l’étoffe ; comment on peut lever de si grandes feuilles sans les déchirer ; comment on peut les étendre encore molles sans leur faire prendre des plis, etc., on leur sera très-obligé.

XXXIX. On les prie d’envoyer une ou deux centaines de feuilles du plus beau papier, de la largeur de six pieds sur quatre. On se propose d’essayer s’il pourra servir à la gravure en taille-douce. C’est du papier de coton qu’on demande, et non du papier de bambou.

Si l’on peut en envoyer trois ou quatre cents feuilles, ce serait le mieux ; il faudrait tâcher que le papier ne fût point plié dans les caisses, mais étendu dans toute sa grandeur.

XL. Imprimerie. — Mouille-t-on le papier avant d’imprimer ?

XLI. L’encre dont on se sert pour imprimer est-elle en tout semblable à celle dont on se sert pour écrire, ou bien n’est-elle pas