Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/706

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220,000 liv., l’imposition effective n’a été que de 1,722,293 liv. 2 sous ; en sorte que, si l’on imposait en 1769 la somme de 1,942,293 liv. 2 sous, qui sera portée par les commissions, il y aurait une augmentation réelle de 220,000 liv.[1].

avis.

Quoique la récolte de cette année ne soit pas tout à fait aussi abondante que l’avaient fait espérer les premières apparences des grains et des vignes, elle est cependant assez bonne, surtout dans la partie du Limousin, pour qu’on ne soit pas en droit de se plaindre.

Il s’en faut bien cependant que nous nous croyions par là dispensés de représenter, de la manière la plus forte, le besoin qu’a cette province d’obtenir un soulagement effectif sur ses impositions.

Elle a un premier titre pour l’attendre des bontés de Sa Majesté, dans la surcharge qu’elle éprouve depuis longtemps, et dont nous avons, il y a déjà deux ans, mis la démonstration sous les yeux du Conseil, dans un Mémoire très-détaillé[2].

Nous nous reprocherions de ne pas en rappeler le résultat chaque année, jusqu’à ce que nous ayons été assez heureux pour obtenir de la justice et de la bonté du roi la suppression d’une surcharge aussi évidemment prouvée.

Nous ne transcrirons point les détails que ce Mémoire contient, et nous nous y référons, ainsi qu’aux nouvelles preuves que nous y avons ajoutées dans notre Avis sur les impositions des années dernières. Nous répéterons seulement que nous croyons avoir démontré dans ce Mémoire, de la manière la plus claire, deux choses : l’une, que les fonds taillables de cette généralité payent au roi, en y comprenant les vingtièmes, de 40 à 50 pour 100 du revenu des terres, ce qui est à très-peu près autant qu’en retirent les propriétaires ; l’autre, que cette charge est incomparablement plus forte que celle que supportent les provinces voisines et la plus grande partie des autres provinces du royaume.

  1. Nous retranchons, comme nous l’avons fait pour l’année 1766, les détails statistiques, dont l’objet est de faire connaître l’état des récoltes de la province et de motiver l’Avis suivant.

    Les avoines et les châtaignes avaient prospéré ; on espérait des regains. Le commerce des bestiaux s’était relevé. (Note de Dupont de Nemours.)

  2. Voyez, page 541, le Mémoire joint à l’Avis sur la taille de 1766.