Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, I.djvu/715

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ration de Sa Majesté, en la suppliant de mettre fin à une surcharge dont les effets ruineux affectent sensiblement la population et la culture de cette généralité, et rendent le fardeau des impositions plus insupportable de jour en jour.

Nous avons eu occasion de développer les effets de cette surcharge et de faire voir combien elle mettait de retard dans les recouvrements des revenus du roi, dans une lettre très-détaillée que nous avons adressée à M. le contrôleur-général le 16 octobre 1767, et que nous avons accompagnée d’un tableau destiné à lui mettre sous les yeux la marche et l’analyse des recouvrements de la généralité de Limoges depuis 1754 jusqu’en 1768[1], Nous avons déjà pris la liberté l’année dernière de le supplier de se faire représenter cette lettre et ce tableau avec notre Avis ; nous ne craindrons point de répéter encore l’espèce de résumé que nous en présentions alors[2].

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Nous avons plus récemment mis sous les yeux du Conseil, dans une lettre que nous avons eu l’honneur d’écrire à M. d’Ormesson le 27 août dernier[3], qui accompagne l’état des impositions de la province, un nouveau motif de justice pour en diminuer le fardeau, en lui démontrant le préjudice qu’elle a souffert, tant par l’excès de la somme à laquelle elle a été fixée pour l’abonnement des droits de courtiers-jaugeurs et d’inspecteurs aux boucheries et aux boissons, abonnement porté au triple du produit des droits, que par le double emploi résultant de ce que les mêmes droits dont cette généralité paye l’abonnement à un si haut prix, ne s’en perçoivent pas moins en nature, dans une très-grande partie de la province, par les commis des fermiers généraux, et dans la ville même de Limoges, au profit du corps de ville, qui avait acquis dans le temps les offices auxquels ces droits étaient attribués. Nous supplions le Conseil de vouloir bien prendre en considération les preuves que nous avons données dans cette lettre et de l’excès de l’abonnement, et du double emploi qui résulte de sa cumulation avec la perception en nature. Cet objet particulier est sans doute une des causes de la surcharge qu’éprouve la généralité de Limoges ; mais celle qu’il a occasionnée n’est qu’une petite partie de la surcharge totale.

  1. Ces deux pièces n’ont point été retrouvées. (Note de Dupont de Nemours.)
  2. Voyez plus haut l’Avis sur la taille de 1769, page 582.
  3. On n’a pas retrouvé cette lettre. (Note de Dupont de Nemours.)