Page:Twain - Contes choisis.djvu/144

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Il vous convient d’avoir le crachoir à une certaine place où vous puissiez en user commodément. Mais il ne leur convient pas. Elles le mettent ailleurs.

Vos chaussures de rechange sont exilées à des endroits inaccessibles. Leur grande joie est de les pousser sous le lit aussi loin que le mur le permet. Vous serez forcé ainsi de vous aplatir sur le sol, dans une attitude humiliante et de ramer sauvagement pour les atteindre avec le tire-bottes, dans l’obscurité, et de jurer.

Elles trouvent toujours pour la boîte d’allumettes un nouvel endroit. Elles dénichent une place différente chaque jour, et posent une bouteille, ou quelque autre objet périssable, en verre, où la boîte se trouvait d’abord. C’est pour vous forcer à casser le verre, en tâtonnant dans le noir, et vous causer du trouble.

Sans cesse elles modifient la disposition du mobilier. Quand vous entrez, dans la nuit, vous pouvez compter que vous trouverez le bureau où se trouvait la commode le matin. Et quand vous sortez, le matin, laissant le seau de toilette près de la porte, et le rocking-chair devant la fenêtre, de retour aux environs de minuit, vous trébucherez sur la chaise et vous irez à la fenêtre vous asseoir dans le seau. Cela vous dégoûtera. C’est ce qu’elles aiment.

Peu importe où vous placiez quelque objet que ce soit, elles ne le laisseront jamais là. Elles le prendront pour le mettre ailleurs à la première occasion. C’est leur nature. C’est un moyen de se montrer fâcheuses et odieuses. Elles mourraient si elles ne pouvaient vous être désagréables.

Elles ramassent avec un soin extrême tous les bouts de journal que vous jetez sur le sol et les