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Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/128

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servent qu’à traîner les choses en longueur, à me harasser l’esprit et l’âme d’obséquiosités, qui font de moi une vraie poupée n’ayant ni tête ni cœur, et qui me croient incapable de faire œuvre de mes dix doigts. Congédiez-moi donc aujourd’hui même tous ces gêneurs encombrants et inutiles. Quant à la maison, j’en ai vu une petite qui fera mon affaire, en face du marché aux poissons, près de Billingsgate.

Tom allait continuer, quand il sentit une main exercer une forte pression sur son bras. Il rougit et se tut ; mais personne dans l’assistance ne trahit par un pli de figure l’étrange et pénible impression produite par cette divagation.

Un troisième secrétaire lut ensuite un document ainsi conçu :

« Attendu que le feu Roi a émis dans son testament l’intention de conférer le titre de duc au comte de Hertford et d’élever le frère dudit lord, sir Thomas Seymour, à la pairie, et pareillement d’octroyer le titre de comte au fils dudit lord, et de promouvoir à des dignités respectivement plus élevées d’autres grands lords de la Couronne ;

« Le Conseil a résolu de tenir séance le 16 du mois de février, à l’effet de délivrer et de confirmer l’octroi de ces titres.

« Attendu que le feu Roi n’a point accordé par écrit les apanages et fiefs attachés à ces dignités ;

« Le Conseil, interprétant la pensée du feu Roi à ce sujet, a cru juste et équitable d’allouer à lord Seymour 500 livres de terres, et au fils de lord Hertford 800 livres de terres, et 300 livres des terres épiscopales qui deviendraient vacantes.

« Le tout sauf agrément du Roi présentement régnant. »