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Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/236

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CHAPITRE XXIV.

L’ÉVASION.


Le jour était à son déclin, les rues devenaient de moment en moment plus désertes. On n’y voyait plus que quelques rôdeurs fuyant au plus vite avec l’air furtif de gens qui sont pressés de faire un mauvais coup pour se soustraire le plus tôt possible avec leur butin aux morsures du froid glacial. Trop occupés du larcin qu’ils méditaient pour regarder à droite ou à gauche, ils ne faisaient pas attention à ceux qui passaient sur le chemin.

Le roi ne revenait point de son étonnement. Il n’eût jamais cru que l’on pût mener l’un des plus puissants souverains de l’Europe en prison, sans que cet acte inouï provoquât autre chose que l’indifférence publique.

Pas à pas, le constable était arrivé à un petit marché désert ; il fit signe au roi et à Miles de le traverser avec lui.

Ils étaient au milieu de la place, lorsque Hendon toucha le bras de l’officier de justice et lui dit à voix basse :

— Un moment, je vous prie, mon ami ; il n’y a personne qui puisse nous entendre ici, et je voudrais vous dire un mot.