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CHAPITRE XXIX.

À LONDRES.


Hendon avait subi sa sentence. Les deux heures de pilori étaient écoulées. On le mit en liberté ; on lui enjoignit de quitter la contrée et de n’y plus revenir. On lui rendit son épée, son mulet et son âne.

Le roi et son serviteur enfourchèrent leurs montures. La foule s’ouvrit devant eux, calme, silencieuse, pénétrée de respect. Puis elle se dispersa, et la place du pilori resta vide.

Hendon demeura quelque temps absorbé. La situation était grave. Qu’allait-il faire maintenant ? Où irait-il ? Où trouverait-il un appui assez fort ? Ou bien lui fallait-il renoncer à jamais à ses droits et laisser l’héritage paternel aux mains d’un infâme, en acceptant pour lui-même le rôle d’imposteur ? Qui appeler à l’aide dans cette perplexité ? Y avait-il quelqu’un dans tout le royaume qui fût assez puissant pour le venger et le rétablir dans ses biens ? Et si ce quelqu’un existait, où était-il ? Question difficile, compliquée, presque insoluble !

Petit à petit, cependant, une idée prit corps dans son cerveau. Il se dit qu’il y avait encore une chance de salut, chance bien faible assurément, la plus faible de toutes