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Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/303

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sacré, la solennité de l’événement qui allait s’accomplir, inspiraient une sorte de crainte respectueuse.

Il y avait à cette époque près de dix siècles que Sabert, roi d’Essex et de Middlesex, après sa conversion au christianisme, avait, en l’an de grâce 610, posé la première pierre de ce monument qui est, encore aujourd’hui, le plus vénéré de l’Angleterre. L’abbaye n’était toutefois, à l’origine, qu’une modeste construction, placée sous la surveillance de quelques moines bénédictins et d’un abbé. Elle était alors très pauvre. Sous le règne d’Édouard le Confesseur, qui obtint du pape la dispense d’aller en pèlerinage à Rome, à la condition de bâtir un monastère dédié à saint Pierre, la vieille église fut remplacée, en 1008, par un édifice plus vaste, dont il n’existe plus que quelques souvenirs, notamment la pièce basse et voûtée, connue sous le nom de Pix Office ou Chamber of the Pix, où se trouvait autrefois le trésor royal, et qui contient maintenant le pix ou coffre dans lequel on garde les types des monnaies d’or et d’argent frappées sous chaque règne et recueillies par la corporation des orfèvres, en possession de ce privilège. En 1220, Henri III fit rebâtir l’église d’Édouard le Confesseur et construire la chapelle de la Vierge, depuis remplacée par celle de Henri VII en 1508. Henri III modifia également le chœur et le transept. L’abbaye subit encore d’autres changements au sixième siècle.

Vue du dehors, Westminster Abbey présente un aspect des plus pittoresques. Le transept septentrional, qui fait partie des constructions de Henri III, date de la première moitié du XIIIe siècle, c’est-à-dire de l’époque où florissait le style gothique dit de transition. Quatre arcs-boutants ornementés et terminés