comte de Lancaster (1296) ; au côté sud, on voit la tombe du roi Sebert, fondateur de l’abbaye. Les deux ailes de la nef contiennent depuis deux siècles les tombeaux des hommes illustres de l’Angleterre. À proximité de l’autel est le coin des poètes, où se trouvent les monuments de Dryden, Chaucer, Ben Jonson, Butler, Spencer, Milton, Shakespeare.
Le grand transept du nord était encore vide : c’était la place d’honneur des grands dignitaires de la couronne. Au fond s’élevait, sur une vaste estrade, dont les quatre marches étaient couvertes de splendides tapis, le trône royal, en drap d’or, et ayant pour siège une pierre plate et brute, cachée sous un coussin armorié. Cette pierre, appelée scone stone, remontait aux plus anciens rois d’Écosse. Elle servait, depuis de nombreuses générations, dans les cérémonies du couronnement, et avait un caractère sacré, presque analogue à la Sainte Ampoule de la cathédrale de Reims.
Le temps s’écoulait. Peu à peu la lumière des torches pâlissait. Tout d’un coup le jour pénétra à flots par les vitraux et se répandit sur l’autel, dans le chœur, dans la nef et dans les ailes latérales, précisant les contours des objets, mais enveloppant encore l’assemblée dans une sorte de gaze vaporeuse, car, au dehors, le ciel était légèrement couvert.
À sept heures, les premières pairesses firent leur entrée dans le transept. Elles étaient belles comme la reine de Saba quand elle vint visiter le roi Salomon. Un gentilhomme marchait devant chacune d’elles et d’un geste gracieux leur indiquait le siège qu’elles devaient occuper. Un autre gentilhomme vêtu, comme le premier, de satin et de velours, venait derrière et portait la longue traîne de la haute et noble